Pourquoi et comment méditer ?

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Une notion populaire dit que méditer, c’est vider le mental en le purgeant de toute image. En réalité, méditer signifie maintenir constante une pensée unique, même si vous pouvez appeler cela « vider le mental ». La suppression complète de toutes les pensées n’existe que dans le sommeil profond et dans quelques rares formes supérieures d’absorption, telles que le samadhi. Pour cela, le mental doit devenir libre de tout objet et objectiver la tendance du mental. Si une personne essayait de supprimer toutes les pensées sans acquérir la pureté et la puissance spirituelle, le résultat serait, en général, une sorte de sommeil ou de stupeur hypnotique. C’est sur ce point que Swami Vivekananda nous dit :

« Lorsque des personnes essayent, sans en avoir été instruites et préparées, de vider leur mental, elles ont toutes les chances de ne réussir qu’à se couvrir de tamas - l’ignorance matérielle - qui rend le mental terne et stupide et les conduit à penser qu’elles font le vide dans leur mental. »

La méditation sur le sujet, le « moi », est appelée aham graha upasana dans le Védanta. Mais le sujet, ici, est le soi empirique – la réflexion ou l’image de l’atman véritable – le Soi universel. L’existence du soi individuel est flagrante et elle n’a certainement pas besoin d’être démontrée. Mais sa nature réelle, en tant qu’atman, n’est pas évidente parce que le pur atman ne peut jamais devenir l’objet de la méditation. Dans le samadhi, lorsque toutes les vagues de pensées sont calmées, le pur atman brille de sa propre lumière. L’introspection est une voie directe et comme telle n’est pas un processus méditatif.

Il arrive aussi que, parfois, nous entrions dans un état de conscience dans lequel le mental devient calme et vigilant. Nous ressentons fortement un profond silence intérieur. Chaque mouvement, chaque pensée nous apparaissent frais et significatifs. Cela survient lorsque le mental ne s’arrête pas sur une image particulière. Il observe calmement les pensées aller et venir – comme des nuages dansant dans le ciel. Nous pouvons tenir pour certain que c’est là vivre dans le présent. Nous sommes alors capables d’observer le courant silencieux de la vie sans être entraînés par la force de son courant. Dans cet état, le soi individuel devient conscient du mental tout entier, plutôt que d’un objet ou d’une image. Comparons cela à un poisson qui devient soudainement conscient de l’eau dans laquelle, auparavant, il n’avait remarqué que d’autres poissons, des vers, des plantes, etc. Maintenant, il est là dans l’eau, glissant silencieusement de toutes ses nageoires. C’est cette sorte de calme cultivé consciemment qui convient pour la méditation.

Certains aspirants parviennent à cette conscience méditative grâce à l’amour qu’ils portent à leur Divinité bien-aimée. Ils pensent à Elle avec tellement d’amour que leur être tout entier vibre de cette pensée unique comme un instrument de musique qui produirait un son unique et continu. Il n’y a plus aucune place pour une autre pensée, seule est là la présence vivante de la Divinité attachée à l’instant présent.

Ainsi, dans la méditation véritable, le mental devient comme une corde de violon tendue entre le soi et l’objet. Elle vibre dans le moment présent, produisant dans la conscience des mélodies toujours renouvelées.