Pourquoi et comment méditer ?

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3. Troisièmement, le mental a des niveaux différents. Chaque niveau ou étage a ses propres vrittis. Les vrittis qui sont dans les niveaux extérieurs sont grossiers et reliés à des objets extérieurs. La tendance spirituelle, l’intuition poétique ont leur origine dans des niveaux supérieurs.

Les vrittis subtils appartiennent à des niveaux profondément internes et l’on y connaît des vérités suprasensibles du monde spirituel. La majorité des gens n’est consciente que des formes grossières de la pensée. C’est seulement en plongeant profondément dans le monde suprasensible que l’on devient conscient des vagues de pensées subtiles.

Nous avons dit que la connaissance est la réflexion de la lumière de purusha – ou atman – sur les vrittis. Les vrittis grossiers réfléchissent très peu de lumière, et très peu de conscience du Soi y est associée. Les vrittis subtils reflètent beaucoup plus de lumière. Les images qu’ils produisent sont très brillantes et une grande conscience du Soi leur est associée. C’est pour cette raison qu’une image mentale, une forme divine, est utilisée dans la méditation. Ainsi, l’aspirant devient plus proche de l’atman et voit de plus en plus sa lumière. C’est ainsi que nous produisons les vrittis suprasensibles qui conviennent.

Il existe une relation constante entre le mot et la connaissance. En général, nous ne pensons pas aux mots. Analysons ceci : lorsque vous vous éveillez d’un sommeil profond, vous pouvez, par exemple, voir votre mère debout devant vous. La première expérience est simplement une sensation de perception. Votre deuxième expérience est de reconnaître. Reconnaître est le résultat d’une pensée. Et penser nécessite l’usage de mots : la reconnaissance de votre mère vient du mot « mère ». De même, lorsque vous entendez ou murmurez en vous-même ce mot « mère », l’image de votre mère s’élève dans votre mental. Depuis l’enfance, nous nous sommes ainsi associés à des noms d’objets ou de formes et nous ne pouvons plus penser sans les mots. Donc, la relation entre les formes et les noms est continuelle. La connaissance est le résultat d’une formulation intérieure de mots.

Dans la méditation, nous utilisons des formules spéciales appelées des mantras. Les mantras sont différents des mots ordinaires. Le mot ordinaire n’a qu’un sens limité. Alors que lorsque nous répétons un mantra, il amène à notre mental l’aspect divin ou la Réalité. De plus, les mantras sont des états de vibration qui éveillent graduellement le pur vritti subtil qui révèle la Réalité.

Nous avons dit aussi que la méditation est le maintien d’un vritti unique, ce qui signifie le maintien du courant d’une pensée unique harmonieuse d’où tous les autres noms et formes sont exclus.

4. Quatrièmement, chaque expérience abandonne derrière elle une impression appelée samskara qui a le pouvoir de reproduire ce vritti. L’inconscient est le réservoir d’innombrables samskaras. Ces impressions latentes surgissent constamment dans nos désirs, nos émotions, nos souvenirs et nos idées. Cela crée des dommages dans le mental. C’est pourquoi nous trouvons difficile de conserver un seul vritti pendant la méditation. Mais alors comment déraciner tous ces samskaras ? Cela ne peut se faire que par la lumière supérieure ou illumination spirituelle. Ou encore par des disciplines spirituelles comme la répétition de mantras, etc.

5. Le cinquième principe fondamental de la psychologie du yoga est la modification continuelle du mental qui ne peut jamais être arrêté complètement.

Tout dans l’univers, mis à part le Soi, est toujours sujet à des changements continuels.

Méditer signifie donc rester établi dans l’harmonie infinie – rtam.