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Homélie Noël par le Père Stan Rougier 

J’ai le souvenir d’une amie lorsque j’avais 18 ans. Elle ne s’est pas consolée de penser qu’elle venait de rien pour aller vers RIEN. Sa mort fut pour moi le début d’un long questionnement.

A quoi, ou à qui, est-ce que je dois d’avoir échappé aux ténèbres de l’athéisme et aux dangers d’une religion déshumanisante ?
 Je dois beaucoup à mes aumôniers scouts. « Le scout voit dans la nature l’œuvre de Dieu ». Quel beau cadeau de nous confier cela !... Je voyais la trace de Dieu sur les arbres couverts de givre et dans les trous des grillons…  Je dois aussi énormément à l’Afrique, où j’ai  séjourné un an et demi. Tous mes amis africains étaient croyants, musulmans ou chrétiens, ils parlaient de Dieu à toute occasion. « Inch Allah ! », « Si Dieu le veut ! ».     Je dois encore plus à la lecture de Saint-Exupéry. Je n’avais encore jamais lu un auteur qui ait une telle soif de Dieu. Certaines phrases de « Citadelle » entraient en résonance avec mon cœur : « Je connus l’ennui qui est d’être privé de Dieu. » « Je t’enseignerai l’amour par l’exercice de la prière. »… « A la tête de ma cité, j’installerai des prêtres et des poètes, ils feront s’épanouir le cœur des hommes. » … « Chacun de nous abrite un Seigneur endormi qu’il importe de libérer de sa gangue. » … « Je te dirai la vérité sur l’homme. Il n’existe que par son âme. »
Au cours des dernières années de sa vie, Saint-Exupéry tomba dans une tristesse sans fond. Il avait le sentiment que l’humanité avait perdu l’héritage spirituel de l’Evangile, héritage qu’il décrit avec passion dans « Pilote de guerre ». Dans sa dernière lettre (adressée au général Chambe), il écrit: « J’ai l’impression de marcher vers les temps les plus noirs du monde. Je hais mon époque de toutes mes forces ; l’homme y meurt de soif… »  Ah ! Si Saint-Ex avait pu entendre des propos tels que ceux partagés dans les Foyers de Charité ou dans les divers Mouvements de spiritualité où beaucoup d’entre vous vont puiser !...

Je reviens un instant à la Révélation qui nous est faite par la venue de Dieu en notre monde. Non seulement Jésus nous dit que nous existons pour apprendre à aimer, mais Il nous dit aussi ce qu’aimer veut dire. L’amour est blessé. L’amour humain retire si souvent d’une main ce qu’il donne de l’autre ! L’amour a besoin d’être dégagé de ses scories. Il a besoin d’un Sauveur. Chaque page du Nouveau Testament nous enseigne les conditions de l’amour. Je pense au Sermon sur la montagne et au chapitre 12 de la Lettre de Saint Paul aux Corinthiens.

L’amour humain est parfois ennemi de la différence. L’amour selon Jésus-Christ libère l’autre, lui donne accès à lui-même. L’amour trop humain teste son pouvoir en multipliant les reproches. L’amour selon Jésus-Christ, lors de chacune de ses rencontres (La pécheresse chez Simon, Zachée, la Samaritaine, la femme adultère, Simon-Pierre, le centurion…) est d’une Tendresse infinie. Thérèse de Lisieux osait écrire : « Même si j’avais commis tous les crimes, je les jetterais dans les bras de Dieu. Ce serait comme des gouttes d’eau jetées dans un brasier. »

Cet après-midi, le Dieu de Miséricorde dit à chacun et chacune d’entre nous : « Tes blessures c’est Ma place »…  « Les montagnes peuvent disparaître, Mon amour pour toi ne s’en ira jamais ».

 

 

 

  Stan Rougier
Prêtre, écrivain, conférencier

Homélie du 30 décembre 2010.
La Flatière

www.stan.rougier.com

 


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