Bonjour ami(e) du blog du CVR.
Pour notre plus grande joie, Annachroniques est de retour pour nous présenter la saison Fin Eté/ Automne / Hiver 2020 !
CHRONIQUE DU 1er SEPTEMBRE 2020 
Bonjour, me revoici après cette période estivale, en espérant qu'elle vous aura été une pause bienfaisante. Les idées se bousculent tout comme les informations que l'on peut capter sur les ondes. A nous de faire le tri, et le moins que l'on puisse en conclure c'est qu'il est plus que temps de faire un grand ménage, intérieur ou extérieur, à chacun de voir....
Parfois je me sens tout à coup si inutile, toute cette énergie dépensée au long de l'existence, pourquoi ? Tout me semble alors si dérisoire, si futile, ces pensées me paralysent. Est cela vivre ? Le doute me saisit, je ressens un moment de désarroi. A quoi bon tant d'efforts ? Savoir mettre sur pause, arrêter le mental, respirer dans l'espace cœur.
Heureusement ces moments d'incertitude ne durent pas, il y a tant de choses passionnantes à faire dans la vie, et Dieu sait si la vie est courte... J'ai la chance de pouvoir m'adonner à mes passions, et cela mérite gratitude.
Avec le jardin j'ai le sentiment de contribuer à la préservation de la nature, d'une minuscule parcelle certes, mais à l'image du petit colibri qui apporte sa petite touche. Ce besoin de s'ancrer dans l'élément terre une manière de me coltiner avec du concret. En fait c'est le jardin qui m'éduque : en respectant ses règles, ses besoins dont je m'imprègne à son contact. Alors plus de questionnement, spontanément tout reprend sens.
De fait, écrire est aussi une façon de tracer sa route et de mettre des balises. Mais c'est loin d'être une route rectiligne, car mon esprit adore vagabonder. L'imaginaire s'emballe vite ...Si je ne faisais qu'un travail intellectuel, sûr que je vivrai dans une autre sphère, que je verrais les choses de manière différente, et que je me sentirais amputée de l'essentiel.
Swamiji nous exhortait à devenir créatif, en fait l'esprit créatif est ce qui nous singularise chacun. Chaque être a en lui des ressources qui le poussent dans une voie particulière, l'art comme la technique ou la philosophie etc...Je peux m'imaginer 36 scénarios différents dans mon existence et me projeter dans le futur, mais ce ne sont que des rêves. Pour enchanter nos vies ou enchanter le monde il faut s'appuyer sur du concret. A chacun de trouver quelle base peut donner cet élan ?
Je me demande si l'inventivité est vraiment l'apanage de l'homme ? Et n'y a t il pas une part de nécessité, qui nous oblige à une certaine adaptation ? Il y a constamment des éléments imprévisibles qui viennent chambouler le cours des choses, dans notre environnement et dans notre existence, comme ce satané virus. Cela fut de tout temps et le sera toujours, mais oblige à rebattre les cartes.Et faire appel à toutes nos forces intérieures...
CHRONIQUE DU 1er SEPTEMBRE 2020 (suite )
Ce matin c'est en mode gris, petite bruine, les arbres laissent tomber leurs feuilles doucement, on glisse insensiblement vers l'automne, la terre impose sa loi inexorablement...Je me sens moi aussi inexorablement tirée vers le bas.
Je me repose la question de l'avoir et de l'être. Faut il privilégier l'un par rapport à l'autre ? Quelle relation peut on établir entre les deux ? L'un est du domaine de l 'âme tandis que l'autre est du domaine de la personnalité. Mais les deux ne sont il pas soumis au désir ?
L'âme, comme je le ressens, a le désir impérieux de s'élever, c'est ce qui nous verticalise. La personnalité nous enjoint plutôt de nous réaliser dans le concret, d'agir en quelque sorte dans l'horizontale. L'interconnexion entre les deux serait souhaitable. Pour l'heure je flotte entre deux eaux...
Je redécouvre un livre que j'avais laissé en stand-by depuis sa parution dans les années 2000 : « L'avenir de l'esprit » de Thierry GAUDIN (polytechnicien, ingénieur des mines et prospectiviste). A l'époque il me semblait un peu trop ardu à la lecture.
Mais quelle découverte aujourd'hui ! Il y est question du passage d'un paradigme scientiste (associé au couple matière-énergie) à un paradigme cognitif ( associant le couple temps-vivant) passant de la connaissance à la reconnaissance. Voici ce que j'ai retenu de cette lecture en lien avec ce que nous sommes en train de vivre :
« Si les processus de reconnaissance ne fonctionnent pas correctement c'est toute la société qui en pâtit » dit-il. « Les grands changements de systèmes techniques s'accompagnent de transformations « spirituelles » et comme nous sommes en train de connaître un de ces grands changements qui va durer de l'ordre du siècle, peut être de deux, il faut s'attendre à ce qu'il y ait un changement de spiritualité .(…) La science s'est mise au service des pouvoirs temporels, elle n'a pas réussi à faire prévaloir le spirituel, c'est à dire le pouvoir qui codifie et qui limite les débordements des pouvoirs temporels. Aujourd'hui les nouveaux débordements sont liés à cette mondialisation économique qui va être totalement dévastatrice(...). Lorsque nous aurons une société à 70% ou 80% d'urbanisés avec la multiplication inéluctable des banlieues, la situation sera explosive, la guerre économique deviendra une guerre mafieuse et sectaire, aussi physique qu'économique. Aussi faisons nous le pronostic que vers 2020 une crise de jeunesse équivalente à ce qui a été 1848 pour la révolution industrielle se produira et qu'on n'en sortira que par de grands investissements structurants et une autre façon de dessiner l'aménagement de la planète(...).Le XXI ème siècle devra rebâtir une nouvelle spiritualité. En 1999 lors du congrès de Budapest les seuls scientifiques qui montraient comment mettre la science au service des plus démunis et semblaient avoir un discours plongeant dans une vraie recherche de spiritualité étaient les indiens d'Inde... »P.207 CH.6
CHRONIQUE DU 7 SEPTEMBRE 2020
Depuis 3 jours grand ciel bleu, et pas un nuage ! Vraiment le ciel nous gâte, pour se faire pardonner tout le reste... Le reste, économiquement, socialement, et sanitairement pas très réjouissant, en France et dans le monde aussi, ne l'oublions pas.
Je ne résiste pas à la tentation d'écouter les médias, ce qui finit par me « plomber » allègrement. Le curseur des sondages « corona-virusien » tend à nouveau vers le rouge. Au fait, au sujet des sondages, je me demande parfois s'ils sont vraiment à prendre au pied et à la lettre, pas vous ? D'autant que personnellement je n'ai jamais été sondée, ah ah ah !!!
Après cette période un peu recluse j'ai renoué avec mes ami(e)s. C'est vrai que le manque de contact a nettement influé sur mon moral. Car j'aime échanger, comme la plupart d'entre nous je pense : le lien remet bien des choses en circulation. La solitude a un temps mais je ne pense pas que nous sommes fait pour cela. La nécessité de se sentir intégré dans un groupe est inscrit dans nos gènes. Cela prend naissance avec la famille, mais si cette intégration est mal vécue cela risque de poser des problèmes tout au long de notre existence. Peut-être est ce ce qui explique que les jeunes mal dans leur peau et dans leur milieu familial, se mettent en bandes?
Tenir bon la barre et le cap, pas facile, j'ai parfois envie de pousser un bon coup de gueule, parfois besoin de me sentir épaulée par ceux qui pensent comme moi, une minorité silencieuse? Je déteste ce grand n'importe quoi où les gens se rejettent la faute les uns les autres. Quelle faute ? Ne sommes nous pas tous dans la même galère ? Et en conséquence prendre chacun nos responsabilités ? Je trouve une partie de l'humanité bien immature comme des enfants à qui on aurait confisqué ses jouets...Et dans notre monde dit « civilisé » les incivilités en tous genre sont légions. On en oublie cette majorité silencieuse qui travaille en subissant, bon an mal an ( tiens d'où vient cette expression?) sans pour autant se mettre « en colère »... Et après tout est ce tant demander de porter un masque et de se laver les mains, avec une discipline rigoureuse nous aurions du être sortis de ce « traquenard », non ?
Heureusement, en cette rentrée de Septembre il y a les retrouvailles bienvenues avec mes ami(e)s de la radio RGGweb, se surpassant en nouveautés et offrant une nourriture à la hauteur des aspirations, toujours plus haut d'ailleurs. Et hop, un petit shoot au moment opportun et me revoilà repartie d'un bon pied. Chacun reprend pied selon ses moyens dans la vie de tous les jours.
Un coup de fil opportun de nos enfants ce matin. L'école a repris normalement (?) et eux leur train train quotidien, hélas toujours dans le stress et la précipitation...Je repense à cette bienheureuse parenthèse avec notre petite fille, de vraies vacances immobiles, à la maison j’entends. Avec un panel de jeux d'intérieurs et d'extérieurs pas besoin d'aller dans un club de vacances, pas besoin de courir vers d'autres « paradis », l'essentiel n'est-il pas dans une qualité de présence qui ne peut se monnayer ? Au souvenir de ces moments précieux passés ensemble, d'un bonheur simple et tranquille, mon cœur se gonfle de reconnaissance. Ô Ananda...
CHRONIQUE DU 7 SEPTEMBRE 2020 (suite)
Ce matin un soleil rougeoyant perce intensément les nuées, tel un œil courroucé. Toute la nature à l'entour rougeoie en écho, spectacle stupéfiant qui ne dure que quelques secondes. C'est Mère Kali qui se présente en flash dans mon esprit...
Puis tout à repris son aspect normal. Mais quel est-il au fond ? Quand tout nous parait paisible dans notre environnement il se passe des milliers de choses dont nous n'avons pas conscience, la nature œuvre à notre insu. Les frelons qui se sont installés en catimini en est un exemple. Je reste d'ailleurs émerveillée par leur esprit bâtisseur et leur sens de l'architecture dont témoigne leur nid. La faune d'ailleurs peu à peu envahit l'espace urbain, conséquence du rétrécissement inéluctable que l'homme impose à leur habitat. Force est de constater que leur ingéniosité en la matière n'a pas de limite. Même les moustiques tigres prennent l'avion pour venir jusqu'à nous !
Je lis une tribune qui traite de l'urgence climatique : « L’éthologie ne fait pas toujours partie du logiciel de la haute administration(...) Les enjeux écologiques et les sciences du vivant sont quasiment absents du cursus des formations qui conduisent à ces fonctions et le prisme économique prédomine....Il manque une impulsion transversale ».Il est grand temps que l'on se penche très sérieusement sur cette affaire !
J'avais noté dans l'ouvrage de Thierry Gaudin : « Alors que la matière se délite dans le temps, le vivant crée le temps car il possède la mémoire. C'est la retenue du temps qui donne consistance à l'être et fait appel à la reconnaissance ».D'où la nécessité de l'urgence qui fait écho en chacun de nous.
J'ai encore assisté à une scène assez étrange à la ferme : Bruno avait introduit une nouvelle venue dans le petit troupeau de vaches enceintes, une belle noire avec des petites bottes blanches. Aussitôt l'une d'entre elles se détache du troupeau qui l'observait. Elle se dirige donc vers la noire, l'inspectant sous tous les sens, et lui assène un coup de tête, l'air de dire : « c'est moi la chef ici ». Et l'autre après avoir jeté un œil à la grange d'accès interdit, part en reconnaissance à travers champs et les autres se désintéressent d'elle. Depuis son arrivée souvent seule, il semble qu'on la tienne en quarantaine...La vie sociétale des vaches ne différerait-elle pas tant de la nôtre ?
CHRONIQUE DU 14 SEPTEMBRE 2020
Ce matin une brume assez féerique s'élève de la terre, due à la chaleur et la pluie bienvenue d'hier. Le soleil prend un aspect lunaire au travers de ce voile, mais la journée promet d'être chaude : encore une canicule prévue par la météo, mais ici à la campagne on supporte mieux qu'en ville et je compatis pour les citadins...
Il y a toujours à faire et j'en ai profite pour diviser les vieux plants de fraisiers qui en avaient bien besoin, car au bout de 3 ans ils périclitent : les fraises sont aussi petites que celles des bois . J'étais accompagnée en musique par le chant du petit rouge-gorge qui surveille de près mes activités au jardin. Il est toujours dans mes basques !
Petit miracle : un premier melon, un « petit gris de Rennes » mais bien dodu, que je couve précieusement !
Serge s'active à la pose d'un portail. J'étais un peu réticente car cet espace ouvert devant la maison me plaisait, avec une grande pelouse donnant sur l'espace public un peu dans l'esprit anglo-saxon, évoquant une forme de convivialité. Hélas les vols se multiplient dans le secteur.
Où en sommes nous avec la convivialité ? Ne sommes nous pas en train de nous réfugier dans nos chapelles, de camper chacun sur nos points de vues, voir de nous sectariser ?
Mon amie Christiane me dit combien il lui est difficile de rester simplement spectateur de ce qui se passe. Et se pose la question : comment devenir acteur ? Elle se rend compte aussi que chacun semble s'obstiner dans sa voie, et les vrais échanges deviennent difficiles.
Je ne suis pas passéiste, mais il m’apparaît de plus en plus clairement que le matérialisme dans lequel le monde « moderne » s'est engagé n'est pas
( n'est plus ?) la bonne route. Toutes les extrêmes ont leur limite, et nous avons suffisamment de recul pour prendre notes de l'effondrement des civilisations au cours des âges. Où est la voie juste, et comment faire ?
La peur n'est pas bonne conseillère, et on a besoin d'un vent nouveau. Ne pas recréer l'ancien, prendre en compte simplement les erreurs passées. Pour ce faire, restons attentif et accueillons cette période comme un temps de réflexion, ainsi que nous exhorte Tara dans sa rubrique astrologique.
Frédéric LENOIR dit dans une interview très justement : « Ne pas supprimer le désir mais le réorienter ». on en revient à ceci ET cela, pour créer une complétude et non une rupture. Encore et toujours une histoire de maturité d 'esprit, d'élargissement de la conscience n'est-il pas vrai? A suivre...
CHRONIQUE DU 1er NOVEMBRE 2020
Féerie et mystère plane en ce petit matin automnal, un brouillard intense me cache la ferme de Bruno et ses vaches, tout me paraît insolite...
Le soleil s'est néanmoins levé, à présent un ciel bleu éclatant met en relief les ors automnales des grands chênes alentours. Leur vue me plonge toujours dans un profond ravissement: que la nature est belle ! J'apprends la confirmation de l’élection du nouveau président américain, prélude à une nouvelle ère ?
En début d'après midi, ayant terminé la lecture d'un roman de Le Clézio, j'ouvre un nouvel ouvrage: « Trouver son Ikigai, vivre de ce qui nous passionne ». Ce titre a fait écho grâce à Nadine/Shivani, qu'elle mettait en exergue dans son émission de radio RGGweb. Ma curiosité en la matière m'offre de belles pistes de réflexion.
L'heure du thé est idéale pour m'adonner au scrabble et surprise : d'entrée je parviens à poser quatre mots de 7 lettres : assurée , parfumée, blanchi et adorable... merci la vie!
CHRONIQUE DU 12 NOVEMBRE 2020
En écho à cela, Prema, dans son émission radio nous parle de l'ouvrage de Régis Dutheil physicien de renom « l'homme superlumineux » et de la physique quantique qui pointait déjà ce phénomène : « Il existe une structure appelée corps électrique intrinsèque à la structure biologique du corps qui servirait d'intermédiaire entre la conscience lumineuse et nos cellules transmettant des informations sous forme d'ondes. ( les médecines telle l'acupuncture...agissent sur ce corps). Une voie pour la médecine du futur (eh oui non pas science sans conscience, mais science et conscience... )
... « Je souhaite que les hommes se rendent compte que ce qui les entoure est un reflet (tiens tiens cela ne rappelle t il pas l'allégorie de la caverne selon Platon?) Que la réalité se trouve en eux. Que tout ce qui nous entoure est crée par l'homme ( oui selon la philosophie du Védanta nous voyons le monde chacun à notre manière selon nos critères et nos visières et nous attirons ce que nous pensons...) y compris la maladie.
Ce trouble serait du à un défaut dans l'information de l'hologramme ...infos que le malade ne gère plus correctement, ou bien qu'il reçoive des infos perturbées ( attention aux ondes électromagnétiques et autres 5G...). C'est l'information qui domine la maladie. » Intéressant, non ? Mais j'avais déjà lu de telles informations dans les années 1985, lors de mon approche de l'ostéopathie, et dans la pratique, avons nous vraiment avancé depuis ? « Sur le plan de la physique pure on sait que la cellule par l'intermédiaire de la configuration spatiale et vibratoire de son ADN est capable de capter, de stocker, et d'émettre de l'information sur l'environnement. Ce qui signifie en outre que le vivant organiserait son milieu, selon l'hypothèse de James Lovelock. »
Il suffit de regarder attentivement autour de soi et en soi pour constater que ces phénomènes existent. Voilà sur quoi méditer sérieusement en ces temps de changement !
CHRONIQUE DU 15 NOVEMBRE 2020
Ce matin presque une tempête...Toute la nuit le vent a soufflé faisant battre un volet au rythme des bourrasques et qui à chaque fois me tirait d'un sommeil peuplé de rêves hasardeux. Il m'apparaissait comme une menace qui allait fondre sur nous et mon soucis était de prévenir tout le monde afin de nous y préparer, c’était comme une catastrophe inéluctable et il fallait faire vite. Est ce ce film « The way back » que nous venions de voir, un film sur le dépassement de soi, qui m'interpellait à ce point?
Par la fenêtre je vois les arbres secoués par les bourrasques et qui semblent tournoyer sur eux-mêmes, comme malmenés par une main gigantesque et maléfique...Des feuilles et des oiseaux virevoltent en tout sens, et je suis enveloppée par un bruit sourd et continu,comme une immense cavalcade, celui du vent furieux.
Nous fêtons Kali et ce matin elle est bien présente,... encore une synchronicité !
Depuis le patio j'observais le jardin zen lorsque en face de moi, perché sur la branche basse du laurier, le petit rouge gorge me regardait fixement . Constatant que je l'avais vu il s'envola. J'ai aperçu enfin une mésange à tête bleue puis une mésange à tête noire, la première se faisant rare, m'a remplie de joie.
J'écoute en podcast « sagesses bouddhistes » ; l'invitée Françoise Bonardel, philosophe et agrégée en sciences humaines s'exprimait sur comment vivre cette crise dans l'esprit du bouddhisme. J'en retire des réflexions intéressantes : « cette crise est prévisible, elle est le résultat du monde moderne. Nietzsche disait déjà qu'« elle se manifeste par une chute des valeurs supérieures, une sorte de déflation des valeurs, des institutions, ...etc. c'est une crise du nihilisme, de Dieu, de la mort de dieu ». Or dans le bouddhisme Dieu n'existe pas. Comme il n'est pas le moteur du cheminement il n'y aura pas cette déflation. Le bouddhisme est une voie de déconditionnement.Une des causes du nihilisme ce sont les idéologies, elles sont toujours liées à l’ego, qui sont source d'affrontement.
Le bouddhisme ne donne pas de règles, si ce n'est la « justesse »,il n'enseigne pas la vérité mais la clairvoyance à travers 8 branches :
1)La vue correcte,juste.
2) l’intention correcte, constituent la sagesse (prajnâ).
3) La parole correcte,
4) le comportement, l’action correctes,
5) et la vie, l’existence correctes, constituent la moralité (shîla).
6) L’effort correct,
7) l’attention correcte,
8) et le recueillement correct, constituent la concentration (samâdhi).
....On ne parle pas de vérité, car la vérité des uns n'est pas celles des autres. La justesse n'est pas ego centrée, on ne projette pas sur le monde, on acquiert la clarté d'esprit qui permet de trouver la bonne solution. Revenir à l'ici et maintenant arrête le jeu de l'imagination. Optimisme et pessimisme sont des termes dualistes.
Swamiji lui aussi employait souvent ce qualificatif « juste » et mettait en garde contre toute projection.
Un travail de chaque instant...et de toute une vie.
CHRONIQUE DU 23 NOVEMBRE 2020
Notre réunion a durée près de 2h30, mais ayant un problème de connexion, j'ai pu néanmoins participer par téléphone.
Sitôt fini, j’apprends par un mail de Yogindra le décès de Tara, le matin même. Et si je pouvais m'y attendre, j'ai le cœur chaviré...Je prends connaissance des modalités mais ce qui me peine, c'est l'impossibilité de me déplacer.
La pensée de Tara ne me quitte pas de toute la semaine, elle a été incinérée ce jeudi 26 novembre et par quelle coïncidence le jour de son anniversaire... elle aurait eu 78 ans. J'ai du mal à me faire à l'idée que je ne la reverrai jamais, et je me sens très solidaire de mes amis de l'ashram. C'est aussi le jour de Thanksgiving pour les américains, la fête de la réunification et du pardon. C'est beau !
Il y a la pleine lune ce 30 novembre, et c'est l'occasion de me relier à l'univers et aux valeurs féminines de douceur, de compassion et de paix.En effet le lever de lune à l'horizon est un moment magique : elle est bien pleine et d'une belle teinte orangée, une vision qui me nourrit et m'enchante.
Au moment de m'endormir es pensées se tournent toujours vers l'univers, et me revient le doux visage de Tara, comme celle d'un ange qui m’apparaît en haut à gauche et qui me sourit. Son regard protecteur m'incite à la confiance, et je me fais la promesse d'écrire un article sur la Déesse Tara.
CHRONIQUE DU 1er DECEMBRE 2020
Ce matin, au lever du soleil, une lumière particulière se reflète dans les grands chênes, et tel des myriades d' éclats dorés, leurs dernières feuilles pareilles à des écus suspendus. L'air est d'une fraîcheur hivernale et des perles de rosée donnent à la prairie l'effet d'une gelée blanche. Je sors néanmoins ouvrir les volets, mais alentour tout le monde se calfeutre encore.
Les vaches également frileuses ne sortent guère de leur étable. Seul le petit rouge gorge fidèle, me guette sur la branche basse du laurier, dans l'attente de son petit déjeuner je suppose. Je prend plaisir à de profondes respirations dans l'air vif du matin, qui stimulent tout mon être. Surgit alors la joie de me sentir entière , reliée à l'univers.
Je scrute le ciel et m'amuse à observer un vol d'oiseau d'une trentaine d'individus en formation serrée qui tournent tous ensemble : on dirait une cour de récréation où tous les enfants s'amusent autour d'un ballon imaginaire ou pleut-être une préparation pour une parade. Cela dure un grand moment, sûrement ces oiseaux là ont besoin d'exercice comme nous par ces temps de confinement !
CHRONIQUE DU 4 DECEMBRE 2020
La température est descendue brutalement à 1°, l'hiver est bel et bien là. Et Noël approchant à grand pas, je dois réfléchir à ce qu'il me reste à faire avant d'aller chez les enfants. Car si les conditions sanitaires le permettent j'espère passer une semaine chez eux entre Noël et Nouvel An.
J'écoute la radio et y puise l'inspiration, ainsi comme Swamiji nous enseigne avec le « chant du Sanyasin » de Vivekananda : « Vous êtes intelligence, connaissance et félicité. Les trois ensemble expriment la force de vie, le courage d'être. C'est la force du Soi qui s'exprime en vous. Cette force du Soi s'exprime en chaque cellule et molécule du corps comme la paix et l'harmonie infinie.
Ne recule jamais courageux Sanyasin, répète OM TAT SAT, OM TAT SAT... »
CHRONIQUE DU 6 DECEMBRE 2020
Jour de la Saint Nicolas, fêtée chez nous, en Belgique, comme dans l'est et le nord de la France.
Je m'attelle à confectionner des spéculoos, non pas des « gâteaux Grecs » comme leur consonance porterait à le croire ( une blague que nous avions fait à des amis dont nous avons longtemps ri de bon cœur ensemble) et me lance dans un nappage au sucre glace du plus bel effet.
En écoutant l'émission « Sagesse Bouddhiste » comme chaque dimanche matin je prends quelques notes au vol, il s'agit du renoncement et résistance au changement, un sujet bien d'actualité.
« L'acceptation n'est pas soumission. L'acceptation c'est l'expression même du vivant. C'est renoncer à ce que je refuse que les choses changent. Quand cela se passe comme je le veux c'est normal, mais le contraire n'est pas normal. On expérimente cela comme venant de l'extérieur alors qu'il faut changer de l'intérieur, s’entraîner à accueillir les situations qui se présentent. Sinon je suis dans l'illusion. La peur c'est la peur de perdre. La peur change de dimension en fonction de l'action qui soutient l'acte : c'est une illusion d'avoir la maîtrise sur tout. Nous essayons de maintenir notre stabilité, notre tranquillité, et c'est illusoire. »... Oui il nous faut lâcher nos illusions qui sont de l'ordre du mental et descendre dans le cœur, apprendre à voir avec le cœur.
CHRONIQUE DU 14 DECEMBRE 2020
Ce matin j'ouvre mon volet de bonn
e heure. Il fait encore nuit mais dans le coin de ciel j'aperçois des étoiles qui clignotent au gré d'invisibles nuages s'amusant à cache cache...
Et tout à coup passe une étoile filante ! Je veux croire à une bonne augure . Aujourd'hui est annoncée une éclipse du soleil par la lune, mais visible uniquement dans l'hémisphère sud. Un phénomène rare et conjointement cette nouvelle lune aujourd'hui présage de profonds changements sur la planète.
CHRONIQUE DU 15 DECEMBRE 2020
Alternance de grisaille et belles éclaircies. Le grand héron gris picore dans le pré aux vaches de bon matin et le soleil éclaire la scène
en faisant s'élever la brume en volutes du sol. Cela donne un aspect mouvant à la végétation, comme un monde aquatique...C'est si beau et face au soleil levant, reconnaissante, je fredonne la Gayatri.
CHRONIQUE DU 20 DECEMBRE 2020
Ce matin quelle lumière ! Vite encore une photo du lever de soleil : tout est doré !
Alors qu'hier à la même heure tout était argenté ... C'est encore un miracle de la nature, si prolixe ! Et je partage aussitôt mes photos avec Annick, elle est aussi férue que moi de photo.
En allant au jardin j'entends à nouveau la grive musicienne, cette fois elles sont deux à se répondre, je reste sous le charme malgré la fraîcheur matinale.
Un autre clin d’œil ,cette fois encore l'émission « Sagesse Bouddhiste » propose un reportage sur la création d'un monastère dans la vallée du Kulu en Inde. Et que vois-je dans ce temple ?
Une magnifique statue de la Tara verte, et tout au fond encore de multiples statues de Tara... « Om Taré tuttaré tuté soha » !!!