La page Blog Actualité du Centre Védantique

les dernières informations sur la vie du Centre

Vedānta 222 - Office pour les défunts - Soeur Nivedita

OFFICE POUR LES DÉFUNTS[1]

 

À dire du fond du cœur[2]

Comme la cité est désolée et quelle solitude dans la maison qui était jusqu’à présent si pleine de vie !

La source s’est tarie, la lampe s’est éteinte. Le feu dans la cheminée s’est évanoui et les cendres du foyer se sont envolées.

      Car la main du potier vient de briser le vase qu’il avait façonné. La Mère nous a caché le visage de notre bien-aimé(e) en le recouvrant d’un voile.

      Sur le champ de crémation, sombre est la nuit et terrible la tourmente. Rapide et profond est le fleuve qui emporte au loin les cendres éparses.

      Infini est le temps dans lequel se précipitent les âmes des trépassés, et c’est en vain que l’amour pleure pour retenir la main de la mort.

      Dans nos bois, les fleurs sont complètement fanées, ô bien-aimé(e), et les étangs ont perdu leurs lotus. Les oiseaux chanteurs restent sans voix et de sombres            nuages masquent la lumière des étoiles.

      Car nous n’entendrons plus tes pas franchir le seuil et nous ne verrons plus tes yeux briller.

 

 

SALUTATION AU DÉFUNT

Ô toi qui, il y a peu, étais encore parmi nous, écoute une dernière fois, maintenant que tu nous as quittés, nos salutations et nos adieux, avant que tu partes au loin.      

Pour toutes les blessures et les abandons, pour toutes les pensées de colère et d’impatience, pour les moments où nous avons manqué d’amour et pour ceux où nous n’avons pas su te dire notre amour, pardon !

Pour les manques dans ta vie, pour les manques dans ta mort, pour le labeur qui t’a épuisé, et pour l’amour qui n’est pas parvenu à te réconforter, pardon !

Tendrement, ici, à tes pieds endormis, nous nous remémorons tout ton passé.

Emplis d’un amour infini, nous revivons par la pensée les jours de ta petite enfance. Une par une nous reviennent à la mémoire toutes les fois où tu as offert ton aide, où tu as été doux, aimable, désintéressé.

Comme c’est merveilleux de nous rappeler le parcours que nous avons fait ensemble. Face à la mort, tu nous parais encore plus saint.

Sache, maintenant, que désormais, tant que nous ne serons pas emportés à tes côtés dans la mort, nous n’oublierons jamais de t’offrir de l’aide constamment, comme autant de fleurs, à travers notre amour et nos prières.

Sache que l’amour a autant de force que la mort : il ne peut être ni étanché ni englouti.

Ta main n’a pas quitté les nôtres. Ton nom bat encore dans notre cœur.

Nous savons bien que l’ardeur de notre désir et la résolution de notre amour ne peuvent manquer de parvenir jusqu’à toi et de te donner de la force, ici et dans l’au-delà, selon la volonté de Dieu.

Bien-aimé(e), repose-toi et sois en paix maintenant. Puis éveille-toi, lève-toi et partage nos prières, maintenant et à l’heure de notre mort, et à jamais.[3]

 

 

PRIÈRE Toi, terrible nuit sombre,

toi, la nuit de l’illusion,

toi, la nuit de la mort,

à toi nos salutations,

nous te saluons,

salut, salut, salut !

 

Pareil à quelqu’un qui se dévêt de ses habits usés pour se vêtir de neuf, celui qui s’est incarné se dévêt de son corps usé pour en vêtir un nouveau.

La mort est certaine pour celui qui est né. La naissance est certaine pour celui qui est mort.

L’âme incarnée n’est jamais détruite.

Seuls ont une fin les corps en lesquels le Soi s’incarne, Lui qui est éternel, indestructible et inconnaissable.

Sache que ce qui imprègne tout ne peut périr. Rien ne peut anéantir l’inépuisable.

         « Les corps vont et viennent ». De la mort, conduis-nous à l’immortalité !

         « Que la paix soit sur vous, ô peuple des disparus, vous qui nous avez précédés et que nous suivrons. »

         « Ô grand(e) et puissant(e) défunt(e), ô défunt(e) heureux(se). Depuis la nuit des temps, le monde pleure ses morts.

         Ne pleurons pas pour les morts, pleurons plutôt pour les vivants, car ils ont encore à mourir. »

 

 

BÉNÉDICTION DU DÉFUNT

Que le Seigneur te bénisse et te garde, qu’il t’illumine de sa lumière.

qu’il t’accorde sa grâce

et te donne la paix.

Du Sanctuaire, qu’il t’envoie du secours,

Et de Sion, qu’il te soutienne.

Qu’il t’offre ce que ton cœur désire et qu’il comble ton esprit.

 

 

 

PRIÈRE

Ô Krishna, tendre berger,

ô Bouddha, Seigneur de compassion infinie,

ô Jésus, toi qui aimes et sauves les âmes,

puissiez-vous, visions de divine compassion[4],

avec tous les maîtres spirituels anonymes, recevoir et sauver cette âme !

Ô Seigneur Dieu, garde-la en ta présence, et que ta lumière éternelle resplendisse sur elle.

           

 

REPOSE EN PAIX[5]
Hâte-toi, âme bénie, sur ton chemin jonché d’étoiles,

hâte-toi, bienheureuse, vers où la pensée est à jamais libre,

là où ni les sens ni le temps ne brouillent la vue,

Sois bénie et en paix à jamais.

Ton service redresse et parachève ton sacrifice,

ton foyer retrouve le cœur de l’amour transcendant,

doux souvenir qui abolit l’espace et le temps, comme des fleurs au pied de l’autel.

  Tes liens sont rompus, ta quête de bonheur est couronnée.

  Uni à Cela qui donne la mort comme la vie,

  Continue, serviable et généreux, d’aider avec amour ce monde qui bataille.

           

 

PRIÈRE À RUDRA

De l’irréel, conduis (prénom du défunt ou de la défunte) au Réel,

Des ténèbres, conduis (prénom du défunt ou de la défunte) à la lumière,

De la mort, conduis (prénom du défunt ou de la défunte) à l’immortalité.

Ô Terrible, abaisse-toi vers son âme et préserve-la à jamais de l’ignorance

grâce à ton visage plein de compassion.

           

 

 

 

SALUTATION À LA MÈRE 

Toi qui donnes toute bénédiction,

Toi qui combles tous les désirs,

Toi la bienfaitrice,

à toi nos salutations,

nous te saluons,

salut, salut, salut ! Toi, la terrible nuit obscure,

toi, la nuit d’illusion,

toi la nuit de la mort,

à toi nos salutations,

nous te saluons,

salut, salut, salut !


                                                                                                                                                                                              Vedānta 222 - Mai 2021      

                                                                                                                                                                                                 

 

 ___________________________________________________________________

[1] Traduction à partir de The complete works of Sister Nivedita, vol. II, édité par Swami Bodhasarananda, Advaita Ashrama, 5ème réimpression, octobre 2012, pp. 249-253, 1er chapitre de « Une étude indienne de l’amour et de la mort ».

[2] Dans une version polycopiée que possédait Swami Veetamohananda, on trouve ajouté ici le passage suivant : « Ressentons la présence de (prénom du défunt ou de la défunte) en Celui qui réside dans tous les êtres, et en qui tous les êtres existent ».

[3] Dans la version polycopiée que possédait Swami Veetamohananda, on trouve ici le passage suivant : « Va, maintenant, et unis-toi à la compagnie des saints. Laisse toutes tes imperfections derrière toi, et sache que le désir de ton cœur est exaucé. Que les dieux (les anges) des hauteurs célestes soient tes protecteurs sur ce chemin que tu foules avant nous. Que les dieux (les anges) soient tes protecteurs dans la demeure des justes. Pars, maintenant, tel un heureux voyageur, vers les terres lointaines, toujours plus lointaines, toujours plus loin vers la lumière, de la gloire vers la gloire. Avance sur ces mêmes chemins qu’ont foulé les anciens, les chemins que tous devront fouler – chacun selon ses actions ».

[4] Dans la 1ère édition, nous avons les lignes suivantes au lieu de ces dernières lignes ;

« Ramakrishna, visage de la Mère Divine, et Vivekananda au cœur puissant,

Recevez et sauvez cette âme ! » (NDE)

[5] De Swami Vivekananda. (NDE)


Si vous souhaitez apporter votre commentaire Merci de vous identifier