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ANACHRONIQUES Hiver 2022

ANNACHRONIQUES hiver 2022

Fin décembre 2021
En cette période de Noël je suis toujours surprise, voire émerveillée de la légèreté qui imprègne cette journée sainte, un grand calme règne dans l'atmosphère. Et cela se reproduit tous les ans comme si chaque Noël se superposait hors du temps. Étrange sentiment de retour à un point zéro! Le mystère à l'état pur !!!Une fois n'est pas coutume, cantonnée à la maison j'écoute la messe à la télé. Je la trouve très belle, regroupant des gens simples issus d'une banlieue qui fait beaucoup parler d'elle. Ces gens de toutes nationalités, qui entonnent les chants sacrés, m'émeuvent. Un beau moment de partage que je prends comme un cadeau. 
 
Malgré le temps maussade je fais le tour du jardin et constate que, bravant les intempéries, les bourgeons font leur apparition sur les hortensias, et autre plantes à fleurs. Pointant sous les feuilles mortes une première primevère offre son bouquet de fleurs blanches.
Je me suis replongée dans la lecture de la vie d'Alexandra David Neel. Je me sens pleinement en osmose avec cette grande Dame. Elle suscite encore et toujours mon admiration, elle est pour moi symbole de courage et de persévérance, brisant tous les tabous. Une lecture franchement stimulante en ces temps de morosité.
Une parenthèse bienvenue chez les enfants pour le Nouvel An. J'ai envie de vous raconter cette petite anecdote : une occupation que nous aimons partager avec ma petite fille et à laquelle elle adhère est la peinture. Ayant terminé un mandala je l'avais glissé sur son pupitre de travail la veille au soir de mon départ, en souvenir. Et surprise ! Le lendemain matin ce petit cœur avait terminé le sien et l'avait glissé dans mes affaires à mon insu. Ce petit geste de reconnaissance m'a touchée, comme une forme de connivence entre nous. 
 
Semaine du 3 janvier
Je peine à reprendre mes marques. Je me laisse envahir par une grande lassitude conjointement à un mauvais rhume et le manque de perspectives liées au problème sanitaire et aux mesures qui s'ensuivent. Ce début d'année est difficile pour tous.
Ma planche de salut reste la lecture de textes inspirants.
Je reviens sur les propos du Dalai Lama dans son ouvrage intitulé « La nouvelle réalité, l'âge de la responsabilité universelle ». Au delà des injustices, qu'elles soient sociales, environnementales ou politiques, il met le doigt sur le fait que notre sauvegarde réside dans la prise de conscience de chaque être face aux réalités du monde actuel. Le saint homme insiste particulièrement sur le besoin d'une vision réaliste, tout comme nous l'enseignait Swami Veetamohananda.
P.38 « Une nouvelle époque entraîne une nouvelle réalité. Nous devons accepter cette nouvelle réalité. Nous devons agir en fonction de cette nouvelle réalité. Nos perceptions sont conditionnées par des schémas de pensées anachroniques qui engendrent beaucoup de problèmes inutiles. Un fossé se creuse entre nos perceptions et la réalité, nos efforts ne sont pas réalistes (...) . Nos modes de pensées sont obsolètes et ne peuvent trouver de solution dans le monde du 21ème siècle. Il nous faut élargir notre esprit et penser à l’échelle de la planète et non plus à notre niveau égotique. » Un vaste challenge, nécessitant de remettre nos pendules à zéro !
 
 
Semaine du 10 janvier
Journées grises. Je garde encore le sapin de Noël dont l' illumination prolonge cet air de fête, tout en écoutant en podcast les émissions de la radio RRG sur ce temps de
« vacances ». Oui ce mot correspond tout à fait à mon intention : mettre mon esprit en vacances afin de mieux pouvoir capter les messages les plus subtils. C'est aussi l'injonction que je retrouve à travers les paroles éclairées d'Isabelle dans son émission « Jyotish ». Néanmoins il me tarde de passer à l'action. J'ai le sentiment de faire une longue retraite depuis près de deux ans... Après tout pourquoi pas, voyons le côté positif : un temps consacré à une réflexion approfondie et l'évaluation des changements nécessaires. Une maturation de l'âme et de l'esprit en quelque sorte en conformité avec l'air du temps. Nous jouons les prolongations avec cette pandémie qui semble rétrograder en épidémie, mais nos gouvernants tiennent la barre, envers et contre toute forme de rébellion. De quoi réveiller les démons...Restons zen ! Et comme nous le conseille judicieusement Prema observons les nuages, euh pardon !... Les nuances. Agir, oui, mais sans détruire. Comment ? Sommes-nous toujours conscients de la portée de nos actes ? La violence, en paroles ou en actions, caractérise cette période sous tension. Un mode de fonctionnement que souligne encore le Dalai Lama.
« En dépit des immenses progrès de la technologie et de la science nous sommes confrontés à plusieurs problèmes crées par l'homme, et en toute logique c'est à nous, êtres humains, de les résoudre et de les éliminer...Compter sur des prières à Dieu cela n'a pas de sens....C'est un défi posé à l'humanité entière, qui nous affecte tous ». Peut être faut-il parler de valeurs plutôt que de religion, comme le suggère Stanislas Berton dans son ouvrage « l'homme et la cité ».
J'ai été particulièrement frappée par le parallèle que le Dalai Lama fait entre l'inégalité de richesses et notamment sur le plan de la nourriture car dans les pays
« développés », certains souffrent d'obésité premier facteur de décès, dans les pays du tiers monde c'est à cause de malnutrition : « Un enfant qui meure de faim est un enfant assassiné. Comment vivre avec la conscience de tous ces meurtres ? » nous assène-t-il comme argument choc ! 
 
14 janvier
Un voile de coton blanc enveloppe le paysage, les nuages ont envahi la campagne et font corps avec la terre dans un épais silence.
J'écoute en podcast sur la radio RGG frère Benoît Billot nous parler de Samadhi. Mon cœur bondit d'émotion, car ses paroles éveillent en moi des sensations intenses autant que fugaces, vécues par le passé. J'ai gardé ces expériences fulgurantes verrouillées au plus profond de mon être comme des anomalies qui de temps à autre affleuraient à ma conscience. Mais faute d'interlocuteur qui aurait pu m'éclairer sur leur nature, je me plongeai dans des lectures spirituelles. Ainsi ai-je vécu en solitude depuis ma petite enfance jusqu'à l'appel du yoga lorsque je fus enceinte de ma fille. Ce fut là le plus grand cadeau : ce bébé m'indiquait le chemin du yoga. Cela m'amène à me questionner : « Et moi où en suis-je sur ce chemin ? J'ai souvent l'impression de pédaler à vide, voir en marche arrière... C'est très inconfortable. Comme je déteste cette situation, j'aurais tendance à foncer tête baissée. Un lion rugit en moi mais la pratique du yoga nuance cet aspect feu de brousse...Je me sens désemparée, et comme la nature, prisonnière d'un voile nuageux. 
 
17 janvier
J'écoute la chronique de Béatrice Robin qui dit : « Nous sommes aptes à saisir l'origine d'où toute chose émane. Participons à cette chaîne d'amour et cette collaboration d'âmes. » Voilà une intention qui me plaît. J'aime à me relier à cette famille de grandes âmes qui nous enseignent les vraies valeurs de l'existence.
Cette même semaine j'apprends que le vénérable Thich Nhat Han, moine bouddhiste vietnamien nous a quitté ce 22 janvier à l'âge de 95 ans. Je ne l'ai jamais rencontré mais pour avoir lu quelques-uns de ses ouvrages, et écouté ses conférences, je le portais en grande estime. Je lui trouvais un air de famille avec notre Swami Veetamohananda, ce regard...
Cela me fait peine de voir disparaître ces grandes âmes dont le monde a tant besoin dans ses errances actuelles. Lui aussi représente une figure du courage face à l'adversité avec tous les périls qu'il dut surmonter, sa vie d'expatriation, son charisme et la création de monastères tel le village des Pruniers. Malgré sa longue maladie puis son retour dans son pays natal (sous surveillance policière) il ne se démit jamais de son sourire qui faisait fondre les cœurs. Paix à son âme ! 
 
Début décembre c'était Pierre Rabhi, agriculteur écologiste et écrivain humaniste qui nous quittait. Sa vie active, l'enseignement de l'amour de la nature et d'une sobriété heureuse m'inspire au plus haut point. De lui je garde l'image du petit colibri qui fait sa part de travail sur cette terre en apportant sa goutte d'eau, une bien belle image, à mettre en pratique du mieux possible. 
 
Je ressens intensément le besoin de me rattacher à mes racines les plus profondes, non pas tant physiquement que psychiquement. Nettoyage et remue- ménage (remue- méninges !). Lâcher encore et encore... Mais peut mieux faire !
J'expérimente avec plaisir les « médi-essences » de notre amie Raddha. Surprise, ça marche ! Gratitude pour ces petits cailloux blancs sur le chemin.Une résonance au cœur de mon cœur à chaque pas en avant. Ici je butte sur le mot « tendresse ». Douleur sourde qui rime avec tristesse. Il me faut pousser la porte, aller voir derrière ce qui m'échappe et qui bloque. Encore une belle surprise : ce sont les rêves qui me donnent la clef ! 
 
25 janvier
Jour anniversaire de Swami Vivekananda, cette grande figure de l'Inde qui fit connaître le Védanta en occident. Lors du congrès des religions à Chicago en 1893, il souleva l'enthousiasme en proclamant l'unité de toutes les religions puis il voyagea à travers l'Europe, inspirant de nombreuses personnalités et développant un nouvel intérêt pour la culture indienne. Je ne me lasse pas de ses lectures, toujours tellement d'actualité et son magnifique poème « Le chant du Sannyasin » qui exalte force et courage en chacun de nous, ranimant notre flamme intérieure. En particulier ces deux dernières strophes : 
 
« Peu d'hommes ont connu la vérité. Les autres
Riront de toi, te haïront. N'y prends pas garde.
Va librement de l'un à l'autre, en les aidant
A sortir du manteau de Maya, des ténèbres.
Sans craindre la douleur ni chercher le plaisir
Dépasse les tous les deux, courageux Sannyasin
Répète « Om tat sat Om !»  
 
Ainsi de jour en jour épuisant ton karma
Rends ton âme à jamais libre. Plus de naissance
Plus de moi, plus de toi, plus de Dieu et plus d'homme.
Le « Moi » est Tout, le Tout est « moi », béatitude.
Et toi tu es Cela, courageux Sannyasin
Répète « Om tat sat Om !»  
 
Ces supports très inspirants me deviennent de plus en plus indispensables, est-ce l'avancée en âge qui incite à se rapprocher des choses éternelles ? Je dis bien se rapprocher et non pas s'accrocher, car il est question d'intégrer l'éternel à notre petite existence si chétive ! Le questionnement perpétuel sur l'après vie me taraude... Mais qu'importe, c'est l'ici et maintenant dont il s'agit.
 

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