
Juin
Période de bouleversements, malgré l'espoir d'une sortie du Covid.
L'intervention de la Russie en Ukraine, ici des difficultés politiques et des élections présidentielles et législatives houleuses, difficultés au sein même de l'ashram et j'en passe. Ce monde génère une sensation déroutante d'incompréhension et d'impuissance assez démoralisante. Qu'y puis-je ? Être acteur ou spectateur that's the question !
Dans l'une de ses chroniques Béatrice Robin nous dit : « Réfléchissons à la manière d'exprimer la lumière que nous incarnons face au monde... La vie nous teste pour pousser nos objectifs un peu plus loin. Faisons naître la réalité de ce que nous souhaitons vivre, trouvons de nouvelles pistes. »
La nature incite à méditer, parfois spontanément vient la prière...
Me revient à l'esprit la vision de cette eau courante qui se fraye un chemin à travers de multiples obstacles et peaufine son œuvre en roulant des galets depuis des temps infinis. Cette eau vive n'est-elle pas aussi en nous ? Et chaque obstacle un genre de galet dans notre chaussure ?
En ces temps d'instabilité et de profondes remises en question, je me tourne vers les grands sages pour régénérer mon esprit et puiser de précieux conseils. Je travaille un article sur Ramana Maharshi, pour notre revue de yoga et j'éprouve beaucoup de joie dans la lecture de différents ouvrages qui lui sont consacrés.
Une de ses pensées fait écho en moi : « Ce qu'il faut bien saisir c'est que le cœur veut dire l'essence de l'être, le centre sans lequel il n'y a pas la moindre existence. Appelez le Dieu, le Soi, le siège de la conscience, comme vous voudrez. C'est à partir de ce centre que les pensées sont engendrées, là qu'elles vivent et qu'elles se dissipent. Les pensées sont le contenu de l'esprit et donnent forme à l'univers. Le cœur est le centre à partir duquel tout jaillit ».
Et il y a ce regard, toujours, plein d'amour, immuable...N'avez-vous jamais senti un tel regard se poser sur vous ? N'éveille-t-il rien en vous ?
Tout se remet à bouger, et tout va si vite ! Les gens semblent pris tout à coup de loghorrée verbale dans des échanges incontrôlables, tout est « inflammable ». Moi-même je souffre d'une tendinite au poignet, inflammation qui me limite dans mes activités...attention à l'activisme forcené. Sachons préserver une distance face aux excès, des médias entre autre.
Les astres nous indiquent que les mois à venir s'annoncent agités. Nous voici avertis ! « Ne nous laissons pas entraîner par les apparences trompeuses, les mensonges, les attentes injustifiées, sources de frustration » nous souffle encore Béatrice Robin.
Pour garder l'équilibre nous devons développer encore et toujours le sens de la justesse, comme sur une corde raide avançant pas à pas et de manière très précautionneuse.
Aussi pour faire face à toutes ces tensions je me limite aux petites tâches quotidiennes.
Une nouvelle me met un peu de baume au cœur : notre petite fille qui pratique la GRS vient de remporter avec son groupe une médaille d'or au concours départemental. Je suis fortement impressionnée par son dynamisme et sa joie de vivre si communicative. Puisse cette jeunesse préserver ces qualités et les transmettre à leur tour pour le bien de tous !
Comme à mon habitude je me plonge dans la lecture, entre autre un livre très émouvant : « Mourir les yeux ouverts » de Marie de Hennezel, relatant le parcours de vie de Christian Amar, intervenant très apprécié aux forums « A ciel ouvert ». Riche d'enseignement il est dans la droite ligne du védanta en gardant l'esprit tourné vers le divin en toutes circonstances. Cela sonne comme un rappel des dernières paroles que j'ai reçues de mon maître, Swami Veetamohanada.
Me voici en plein