L’infini divin et l’éblouissance esthétique par Jean Marie Pradier

L’infini divin et l’éblouissance esthétique
par Jean Marie Pradier

L’art porte-t-il en son projet, l’image de notre maladresse à aller au-delà de l’apparence illusoire ? Fondé sur la fabrique du sensible portée à son excellence, en quoi peut-il nous conduire à l’expérience de la plénitude, du numineux? Le spirituel dans l’art (Kandinsky), n’est-il pas en contradiction avec l’exigence du Vide préalable (F. Cheng) ? Le mot art désigne à la fois ce que chacun des sens offre à la connaissance d’un réel réduit au sensible, et l’élan vital qui fait en refuser les limites. Entre complémentarité des contraires et choix binaire, il propose ainsi deux avènements opposés, l’extase de l’infini et le rassasiement du consommable.  Les monothéismes institutionnalisés ont construit un pôle d’arrivée inaccessible : Dieu, en français. Le nommant, le racontant, elles ont introduit la tentation dogmatique source de mort. Lorsque l’art procède de même en s’instituant évidence, valeur, monnaie, gloire, orgueil il détruit, écrase son invitations à cheminer vers la transcendance, l’indicible. Nous tenterons d’explorer quelques-unes de ces contradictions, et des tentatives de leur dépassement.

Docteur en psychologie et docteur ès Lettres, professeur émérite de l’université Paris 8, codirecteur du Département Théâtre, il a également fondé et dirigé le groupe de recherche interdisciplinaire sur les comportements humains spectaculaires organisés (OHPB) devenu Laboratoire d’ethnoscénologie.