Programme culturel pour l'anniversaire de Sri Ramakrishna
Une célébration aura lieu dans la chapelle le matin
« J’apporte à l’Europe, qui l’ignore, le fruit d’un nouvel automne, un message nouveau de l’Âme, la symphonie de l’Inde qui a nom Ramakrishna. […] L’homme dont j’évoque ici l’image fut le couronnement de deux mille ans de la vie intérieure d’un peuple de trois cent millions. Mort depuis quarante ans, il est un animateur de l’Inde de notre temps. Il n’était ni un héros de l’action, comme Gandhi, ni un génie de l’art ou de la pensée comme Goethe ou Tagore, il était un petit paysan brahmine du Bengale, dont la vie extérieure se déroula dans un cadre limité, sans incidents marquants, en dehors de l’action politique et sociale de son temps. Mais sa vie intérieure embrassa la multitude des hommes et des dieux. […] Très peu remontent à la source. Le petit paysan du Bengale, en écoutant son cœur, a retrouvé les chemins de la Mer intérieure. Et il l’a épousée […] »
Romain Rolland La vie de Ramakrishna 1929
Ramakrishna (18 février 1836 – 16 août 1886) est né à Kamarpukur petit village de la province du Bengale, au nord-est de l’Inde. À l’âge de vingt ans, il devint chargé du culte dans un temple nouvellement bâti à Calcutta, la capitale provinciale, temple dédié à la Déesse Kâlî. Commença alors pour Ramakrishna une longue série d’expériences religieuses – certaines déroutantes, pour son corps ou son esprit, pour lui-même ou son entourage – expériences qui confirmèrent ce qu’il pressentait déjà alors qu’il n’était qu’un enfant : il n’y a qu’une seule réalité, et cette réalité est divine. Vers 1861, plusieurs maîtres savants dans ces matières reconnaissent en Ramakrishna un homme qui a reçu le Ravissement Suprême. Cette reconnaissance ne change rien à la simplicité de la vie de Ramakrishna : il continue son service au temple et sa recherche de la connaissance spirituelle vraie, pratiquant pour cela les principales méthodes offertes par la religion hindoue, et aussi celles des religions musulmane et chrétienne. En 1872, Sarada Devi rejoint Ramakrishna (ils avaient été mariés selon la tradition millénaire alors que Sarada n’était qu’une enfant). Leur amour fut indéfectible et resta chaste cependant. Peu à peu la renommée de Ramakrishna avait dépassé les limites de son village natal ou l’enceinte du temple de Kâlî et spontanément on venait de toute l’Inde pour le voir ou s’entretenir avec lui.
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